Fuir, oui fuir! toujours plus loin, toujours plus haut, même s'il ne peu plus, même si l'épuisement et les années de privation pèsent sur ses épaules comme une lourde chape. Sous lui, l'océan indomptable et libre déroule ses vagues à l'infini. Le sylphe a perdu toutes notion du temps, il vole, il échappe à tout ce qu'il a vécu.
Dans son esprit, l'euphorie se mêle à la peur. Devant lui, s'étendent les vagues infinies de l'océan, et les embruns si vivifiants qui fouettent son visage mordent cruellement ses jambes, couvertes d'estafilades infligées par sa fuite.
Plus il avance plus il se rapproche de l'eau, et ses forces déclinent de plus en plus, bientôt il devra ralentir sous peine de tomber comme une pierre... Soudain, il se rendit compte qu'il portant encore les chaînes de sa détention, Qui battent autour de ses jambes nues et blessées, et s'empressa de le défaire, profitant de sa légèreté retrouvée pour remonter un peu... Dans combien de temps le jour se lèvera? Arrivera t'il à voir l'aube? Le sylphe s'épuisait à foncer ainsi vers le nord, mais la peur l'aiguillonne tant qu'il est incapable de ralentir.
Là, devant lui, des lueurs émergeant de la brumes, comme s'il se rapprochait d'un chapelet d'îles...
Non, non! Pas encore! Son premier mouvement fût de contourner l'archipel, mais des souvenirs confus lui revinrent, des navires qui partaient vers un lieux merveilleux, loin des hommes... Sa fatigue ne lui permettrait pas de voler beaucoup plus. Le sylphe mis le cap sur les îles. Dans le noir, il croisa sans les voir de merveilleux navires blancs, manoeuvrés par des être si lumineux...
Il arriva sur une plage, épuisé. Incapable de faire un pas de plus, les jambes ensanglantées par sa courses au milieux des bosquets, le sel de l'eau le lançant douloureusement, Diliah s'effondra sur le sable, le visage tourné vers l'aube.