Avec Neyrelle et Lia

Kalianka entra dans ce lieu qu'elle jugea immédiatement surpeuplé et submergé de fumée. Partout où ses yeux se posaient elle voyait des tas d'individus , de toutes races confondues... Des mages et des elfes à profusion, des élémentaires, des vampires mais aucune amazone ! Etait ce à dire que Neyrelle et elles étaient les seules de leur race à avoir réchappé au génocide perpétré par les humains ?

La jeune femme se moquait éperdument des regards inquisiteurs ou moqueurs qui se posaient sur elle sur son passage. Peu lui importait leur opinion. Cela la faisait même franchement sourire. Il est vrai que l'apparence de l'amazone avait de quoi suciter les regards : dans sa petite tenue qui ne cacahit pas grand chose de ses formes, avec sa longue chevelure flamboyante ruisselante et son sac détrempé rempli d'armes elle ne pouvait vraiment pas espérer passer inaperçue !

Se frayant un passage au milieu de tout ce peuple elle parvint jusqu'au comptoir. L'homme derrière celui ci la dévisageant avec un peu trop d'insistance elle lui lança un regard noir. Elle lui aurait sans la moindre hésitation sauté à la gorge si l'avertissement de Neyrelle ne lui était pas revenu en mémoire. " Ne tuer personne..." Se ravisant aussitôt elle prit sur elle et l'air dédaigneux s'empara de la plume près du registre et inscrivit sur ce dernier son nom, sa race et sa date d'arrivée, comme l'usage lui imposait.

Ceci fait, elle rejeta le registre et s'éloigna du comptoir de quelque pas. Elle chercha des yeux un endroit isolé, un peu à l'écart et ayant remarqué une table dans l'angle alla s'y asseoir. Puis elle fit un signe de la main à ces deux compagnes pour qu'elles la rejoignent. En tant qu'Amazone elle préférait le calme et l'isolement. Non pas qu'elle soit associable mais elle aimait le calme. Elle préférait observer qu'être observée. Elle préférait écouter et apprendre que parler et enseigner. De l'observation et de l'écoute attentive découlait bien souvent la connaissance. Et de cette dernière découlait la force et le pouvoir.

*Prend une chaise et s'asseoit à côté de l'amazone. Reste un long moment sans rien dire, cherchant à étudier son visage et ses réaction. Puis, demande enfin*
- Pourquoi êtes-vus venue sur cet archipel Kalianka ?

S'approche en souriant
Bienvenue à vous Amazone ! Cela fait longtemps qu'on n'a pas vu quelqu'un de vos peuples arriver ici !

sembla tout d'abord étonnée par un telle question. Son regard parcourut la salle pour revenir se fixer dans ceux de Neyrelle. Etrange question en effet... Tous ces gens n'avaient ils pas rejoint cet Archipel pour la même raison ? Fuir. Les hommes et leur folie. Le génocide de leur peuple. Les souvenirs des êtres chers arrachés à eux si violemment. Fuir... Kalianka haïssait la sonorité même de ce mot. Très longtemps, la jeune femme avait pensé à tors ou à raison d'ailleurs, que la fuite était pour les lâches. Et elle méprisait la lâcheté. Mais aujourd'hui, peut être parce qu'elle avait du fuir elle aussi, son point de vue si péremptoire sur la couardise avait quelque peu évolué. Etait ce vraiment se montrer lâche que de fuir une mort certaine et de prendre le risque de tout redémarrer à zéro sur une terre inconnue ?

- Mon peuple à subit lui aussi les assauts et les outrages des hommes. Ces barbares ont violé, torturé et tué bon nombre de mes soeurs ! en prononçant ces mots le visage de l'amazone s'était renfermé et durci. Les mots sifflaient dans sa bouche, son regard s'était voilé et presqu'instinctivement sa main était allée se loger sur la dague pendue à sa ceinture ; Lorsqu'enfin ils quittèrent notre campement il ne restait plus que cendres et désolation... Seules quatre de mes soeurs et moi même réchappèrent à cette tuerie. La faim, la maladie et les humeurs capricieuses de l'océan auront eu raison de celles que les hommes n'avaient pas réussi à soumettre ou a tuer. Désormais me voilà seule... Si j'en avais le pouvoir je retournerai là bas et me vengerai de cette satanée engeance. Mais ce n'est là qu'utopie... J'en suis bien consciente. que pourrais une femme seule contre des marées humaines ?

Puis remarqua l'arrivée de cette femme venue les rejoindre ses compagnes et elle. Rapidement, Kalianka l'observa. Etrangement elle se sentit apaisée par l'apparition de cette femme. Maladroitement, elle esquissa un sourire et fit signe à l'inconnue de se joindre à eux, lui présentant une chaise.

- Pardonnez moi Madame. Je ne vous avez pas vue arriver. Sans doutes étais je trop absorbée par mes pensées. Elle grimaça Je me nomme Kalianka. Et je vous remercie pour votre acceuil. Pardonnez donc mon apparence déguenillée... mon arrivée sur l'Archipel ne fut pas de tout repos. se sentit elle presque obligée d'ajouter lorsqu'elle vit le regard de la femme se poser sur elle.

S'aperçoit que l'autre est un peu gênée. Sourit à nouveau plus l'encourager
Ne vous excusez pas, je ne peux vous en vouloir pour si peu !
La voit lui tendre un siège et baisser la tête un peu honte de sa tenue
Votre apparence ? Déguenillée ? Et alors ? Lequel d'entre nous est arrivé ici propre comme un sous neuf et en pleine forme ? Le voyage jusqu'ici est long, difficile et douloureux...
Repense à son propre voyage
Je ne suis pas une personne qui juge sur l'apparence ni sur une première impression. Vous l'apprendrez vite ici.

Ecoute le récit de l'amazone d'une oreille attentive. Ses propres souvenirs se superposent à ses mots, mais elle maintient son attention lorsque l'elfe intervient.

entend les propos de l'elfe et reconnaissante, lui adresse un sourire timide. Eut elle été le genre de personne à se laisser aller à des effusions qu'elle lui aurait certainement sauté au cou... Mais Kalianka était de celle qui garde tout pour elle et lorsqu'elle laissait, à de très rares occasions, s'exposer ses émotions il s'agissait bien souvent de colère ou même de rage. Elle se contenta donc d'incliner la tête en guise de remerciement et ajouta ces quelques mots :

- Merci Madame... Permettez moi de vous offrir une coupe de nectar...

Puis elle se retournba vers Lia et Neyrelle. Celles ci ne disaient mot mais quelque chose dans leur regard laissait Kalianka pensive. Surtout chez Lia. On aurait dit que l'histoire de cette femme n'atait pas si différente de la sienne. Kalianka aurait bien aimé la questionner plus avant mais elle ne voulait pas la brusquer. elle savait trop à quel point il est parfois douloureux de remuer le passé et les souvenirs. Les souvenirs ? Elle pourrait sans doutes parler plutot de plaies encore bien trop béantes. Peut être avec le temps parviendrait elle à se rapprocher de ces femmes et gagner leur confiance. Mais cela prendrait du temps et elle le savait.

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