A la recherche d'un glaive.

entra prudemment dans la forge. La chaleur y était presque étouffante surtout près de l'âtre. La lumière des flammes qui dansaient vint se refléter dans les yeux du vampire. Il chercha des yeux un interlocuteur mais appremment l'endroit était désert. Avançant un peu plus avant dans la pièce il observa ce qui l'entourait. Autour de lui, suspendues aux murs, reposant sur l'établi ou les autres meubles, des armes. Il reconnut la forme d'une dague elfique et les incriptions ciselées sur le manche ne lui étaient pas inconnUes. Là, reposait une hache de taille imposante dont la lame paraissait des plus affutée. Içi encore reposait de grands sabres aux lames étincelantes.

Taliesin sourit. Il ignorait encore tout de l'identité du propriétaire des lieux mais s'il se fiait à ce qu'il voyait de son travail il pouvait s'en remettre à lui ! Le travail serait bien fait et soigné à n'en pas douter. Et peut lui importait le prix... Il devait faire forger un nouveau glaive. Se décidant enfin il appella :

- Bonjour ! Y a t'il quelqu'un ?

*assoupi sous son comptoir, en train de cuver sa bière et de digérer son dernier repas, n'entend pas immédiatement le Vampire arriver. lorsque celui-ci parle, se relève brusquement, heurtant de la tête le comptoir. la main collée au crâne, se massant vigoureusement le cuir chevelu, se remet d'aplomb. ses traits déformés par la rage et la douleur, maculée, de sueur, de crasse, de suie, de charbon, rougi par la forge ferait très peur à n'importe qui d'autre, sans aucun doute. d'une voix morgue.*
Ouais, c'est pourquoi ?
*une moue dégoûtée passe sur ses lèvres.*
Ah... z'êtes un ancien Elfe, hein ? J'peux pas dire qu'j'les porte dans mon cœur, ces fichus croqueurs de branches, par le marteau sanglant d'Almingar ! M'enfin, z'êtes un Vampire, maint'nant, et surtout, z'êts un clienbt, alors j'vous écoute !

recule quelque peu devant l'aspect quelque peu dégoutant de cet être surgi des ténèbres de la forge. Taliesin jauge et juge l'individu de bas en haut : le nain revêt une apparence des plus déguenillée et plus que crasseuse mais lorsque le regard du vampire se pose sur ses muscles il devine aussi toute la puissance que ce petit être recelle. De plus le regard de ce dernier laisse présager un personnage au caractère revêche et un peu ombrageux.

Ajoutez à cela le fait qu'on venait de le tirer de son "sommeil" d'une façon quelque peu brutale... Le jeune homme jugea bon de rester sur ses gardes et de ne pas froisser cet être. Après tout, lui même avait appris à ne jamais juger sur des apparences si souvent trompeuses et de plus il avait besoin de son aide plus que tout. Et l'étincelle qu'il vit briller au fond des yeux du nain lorsqu'il sortit de sous sa cape son énorme et bien lourde bourseque contrairement aux autres habitants de l'Archipel celui ci ne dédaignerait pas son argent. Cet argent lui servirait à payer ce nain pour un glaive certes, mais s'il manoeuvrait bien peut être pourrait il même monnayer quelques renseignements. L'argent , il l'avait appris au contact de ces monstres d'hommes, à parfois cette vertu bien étrange qui lui permet d'obtenir bien des choses sans le moindre effort... cette pensée le fit grimacer tout autant de plaisir et de jubilation que de dégoût !

S'avançant lestement, sans même faire le moindre bruit il vint se placer devant le petit homme. Jouant ostensiblement avec sa bourse, il lui tint ce discours :


- Bonjour Maître forgeron. Mon nom est Taliesin, et en effet jadis je fus un ce que vous nommez un " croqueur de branches"... Mais ce temps là est révolu depuis bien longtemps et, croyez moi, de cette époque il ne me reste rien si ce n'est d'encombrants souvenirs... puis balayant l'air d'un geste de la main Mais baste ! Laissons là toute miévrerie... Cela ne vous concerne en rien et ne vous intéresse pas plus. Je suis venu chez vous pour parler affaires... J'ai grand besoin de vos talents pour me forger un glaive un peu spécial, dirons nous... S'il est bien évident que je veux sa lame la plus tranchante possible il y a aussi deux ou trois petites choses que j'aimerais que vous fassiez en plus...

Le vampire s'éloigna un peu du comptoir en laissant sa bourse bien en vue sur ce dernier. Puis il se mit à arpenter la pièce, les mains croisées derrière son dos, les yeux errant d'un objet à un autre sans jamais se fixer. Faisant subitement volte face il planta sin regard d'acier dans celui du nain il ajouta d'une voix sépulcrale :


- Je vous laisse libre du choix des matériaux utilisé et des finitions que vous désirerez apporter à la lame ainsi qu'au pommeau. En fait je n'aurais que deux exigeances à vous imposer : sortant de la poche de son habit une pierre d'un noir profond la montra au nain cette pierre doit être incrustée non pas dans le pommeau mais dans la lame même... Ceci déjà est primordial... Pensez vous pouvoir le faire... Si vous pensez pouvoir y arrivez alors votre prix sera le mien...

Puis il se planta devant le comptoir attendant la réponse du nain, le regard luisant.

hj : Dalunar "un peu ombrageux" ? TRRRRRRRRRRRES OMBRAGEUX, mon cher Taliesin ! TRRRRRRES OMBRAGEUX !

*se sent soupesé à l'aune de l'estime et des valeurs du Vampire. n'apprécie guère la situation. saisit une hache sur le comptoir, prêtant une oreille distraite aux propos de l'ancien "bouffeur de feuilles". d'un geste rageur, s'essuie la visage et dévoile tous les ravages des balafres et cicatrices qu'il entretient au milieu de sa barbe fournie ; puis, arrachant l'épaule de son pourpoint, il dévoile une cotte de maille du plus pur mithril, tandis qu'à sa main brille soudainement l'anneau d'Yhiyundar, le don d'Ael'Nazdan le Roi des Dieux, le Père des Nains, à la lignée royale de Dipälass, dont il est le descendant. farouchement, vient se camper devant le Vampire, le toisant, menton levé, même si les quarante ou cinquante centimètres qui les séparent n'ont jamais impressionné le Nain.*
Ecoute-moi bien, uldyb Felenör, j'vais t'faire comprendre un truc avant de faire ce que tu m'demandes, par les griffes noires de Lloth ! On ne demande pas si le travail est possible : pour Dalunar Hache Sanglante, rien n'est impossible, et tant que l'or coule à flot pour le satisfaire, il éxécute tout ce que l'on peut désirer. D'autre part, me regarde pas de haut, parc'que toi et moi, on est finalement fait pour s'entendre, mon grand. T'as des thunes, j'suis l'seul à pouvoir t'faire c'que tu veux, alors me regarde pas comme le dernier des paysans pouilleux, d'accord. Je suis Dalunar, le neveu du roi de Dipälass ! Et je forge TOUT !
*d'un geste vif, ramasse la bourse du Vampire.*
C'est un accompte... pour les insultes, par Vokyn ! Ensuite, deux autres choses : quelle est ta deuxième exigence ? et quelle l'histoire de la pierre ? Sans ça, j'fais rien, moi.
*repart à son comptoir, sachant parfaitement qu'il n'a pas impressionné le Vampire par sa colère, mais étant certain que son respect lui est acquis.*

HJ : Pardonnez moi très cher !!! Je rectifie donc : Dalunar Bloodax est un personnage TRRRRRRES OMBRAGEUX !
Est ce mieux ainsi ?


Taliesin écouta, patiemment la diatribe du Nain. Il le regarde s'animer, se mettre à gesticuler et s'emporter. Il observe la démonstration, non sans intérêt, de Dalunar lorsque celui ci lui dévoile sa cotte de maille et ses multiples cicatrices.

Ce nain lui plaît décidément ! Il aime ce tempérament belliqueux et sanguin ! Ce nain, malgré le sinistre destin qui aura mené ses pas jusque sur l'Archipel n'en aura pas pour autant perdu son identité ni ce caractère si ombrageux qui semble bien le définir...
Et cela ravit littéralement le jeune vampire. Depuis son arrivée sur l'ile, il en était venu à penser que tous ces êtres, rescapés de la folie humaine, avaient perdu, en même temps que leurs terres tout ce qui faisait l'honneur et la fierté de leurs races. Jusqu'à présent il n'avait croisé que des êtres affaiblis et presque fatalistes. Des êtres qui semblaient avoir tiré un trait définitif sur ce qu'ils avaient été : içi, même les races les plus craintes sur l'Ancien Monde pour leur hargne et leur apreté au combat telles que les nains ou les amazones semblaient subitement être devenues pacifistes ! C'était un comble !

Mais lui, Dalunar Bloodax, avait su rester lui même. Et Taliesin respectait cela. C'est pourquoi il écouta, patiemment et avec un intérêt étrangement sincère le récit du nain. Il admira au passage l'anneau d'Yhiyundar et son éclat si vif . Il n'esquissa pas le moindre geste non plus lorsque le forgeron s'empara de sa bourse. Il avait escompté une telle réaction.

Il n'y a qu'au moment où le nain le questionna, cherchant à en savoir plus sur la provenance de la pierre et sur sa deuxième exigeance que Taliesin se renfrogna légèrement. Cherchant à dissimuler son trouble, le vampire s'éloigna du comptoir pour venir s'adosser au chambranle de la porte d'entrée. Baissant les yeux, il inspira longuement. Il pouvait sentir sur lui le regard inquisiteur du nain et son impatience grandissante. Amusé, il resta un moment coit. Puis enfin :

- Patience Maître Nain ! Vous aurez toutes les réponses à vos questions en temps et en heure ! Soyez en assuré ... Mais si pour me faire pardonner de mon apparente arrogance je puis déjà tenter d'éclairer votre lanterne...

Taliesin lança à Dalunar une frêle fiole que le nain ne rattrappa que de justesse. Faisant tourner celle ci entre ses mains il en observait le cristal des plus purs mais son regard était surtout attiré par le liquide rouge, presque rubicond qu'elle contenait. Suivant le regard du forgeron il sourit franchement dévoilant ses canines acérées.

- Ne cherchez pas plus... Ceci est bien du sang. Du sang humain ! Celui de certaines de mes victimes sur l'Ancien Monde... Et je souhaite que vous en imprégniez la lame de mon glaive. Ainsi ceci, couplé avec la magie de la pierre me conférera un avantage certain pour ma mission ...

*retient son énervement devant l'atermoiement du Vampire. il souhaite des réponses, vite. lorsqu'il reçoit la fiole, est d'abord étonné, puis ravi de ce qu'elle contient. un sourire cruel passe sur son visage, et sa langue humecte ses lèvres, comme goûtant le sang de ces ennemis. dans son cœur, la haine et la rancœur renaissent ou s'agitent de plus belle. ses remords l'assaillent. contient sa rage, il rêverait de tuer ce Vampire, non parce qu'il le déteste, mais parce qu'il est là, tout simplement et que sa colère a besoin de sortir. grogne.*
C't'un joli travail, même si ça pue l'Elfe ! Mais pour c'qu'y a d'dans, j'te félicite, mon gars !
*caresse rêveusement le manche d'une de ses haches de jet, légères et maniables.*
Et je f'rais c'que tu veux, mais y'a encore un truc que t'as pas compris, mon grand : je DOIS savoir ce qu'est cette pierre, et son histoire, c'est clair ?
*sa hache se plante dans la porte, non loin de la tête de Taliesin. ce n'est ni une agression, ni vraiment un menace, simplement un mise en garde.*

ne cille même pas lorsqu'il entend le bruit de la hache fendre l'air pour venir se planter juste à côté de son visage. Il devine ce que la vue de ce sang à provoquer chez Dalunar. Enfin du moins il le pressent à l'agitation qui est la sienne maintenant. Celui ci semble bouillir d'impatience. Mais Taliesin, lui n'est pas pressé. Il sait qu'il a retenu l'attention du nain et puisqu'apparemment celui ci souhaite entretenir un apport de force entre eux deux... Alors soit ! Taliesin s'y plierait de bonne grâce.

Relevant délicatement une mèche qui lui tombait devant le visage il fixa du regard le maitre forgeron. Puis, sans le lâcher il empoigna la hache et calmement, posément la lui rapporta et la posa sur le comptoir. S'accoudant à ce dernier il ressortit à nouveau la pierre et la mettant devant l'âtre la fit briller de tous ses feux.

- Cette pierre ? lâcha t'il négligemment, Il s'agit d'une pierre sacrée. Avez vous jamais entendue de la cité d'Iphéritia ? mais sans même attendre la réponse du nain il poursuivit son récit ; Il s'agit d'une ancienne cité qui fut elle aussi détruite par les Hommes. Mais c'était il y a fort longtemps. C'était un endroit où la Magie était souvereine et où les pouvoirs de ses habitants dépassaient de très loin les pouvoirs de tous les mages qui peuvent aujourd'hui peupler cet Archipel. Même ceux de ce maudit mage humain... se laissa t'il aller à maugréer Lorsque le Roy de cette cité sentit le temps de son peuple toucher à sa fin, lorsqu'il comprit que les hommes et leur inconscience auraient finalement raison de leur civilisation lui et ses prêtres enfermèrent toute leur connaissance et leurs pouvoirs dans une pierre. Mais ce que le Roy d'Iphéritia n'avait pu prévoir c'est que, parmi ses plus proches conseillers se trouvait un être que l'argent et les rêves de gloire et de puissance des hommes avaient réussi à corrompre. Lors de la cérémonie pour la création de la Pierre d'Iphéritia cet être, Aëlindael, invoqua les puissances des ténèbres et leur offrit son âme en échange d'une deuxième pierre sacrée qui contiendrait elle aussi la puissance de la cité d'Iphéritia. Et c'est cette pierre qui fut créée et que vous tenez dorénavant entre vos mains... ajouta t'il en tendant la pierre à Dalunar.

*ne sait comment prendre la nonchalance de l'Elfe, mais chez lui le respect d'un ennemi valeureux l'emporte sur la colère, même s'il ne le reconnaîtra jamais. écoute avec attention le récit de Taliesin, hochant de temps à autre la tête, ou demandant des précisions sur tel ou tel point.*
Mouais, si j'comprends bien, y a une pierre bénéfique et une maléfique, huh ? En gros, c'est ça ? Et j'ai la mauvaise entre les pattes. Bon. J'vais pas dire que ça m'déplaît, ce serait faux, par les griffes noires de Llolth ! Le seul truc qui m'chiffonne, voyez-vous, c'est qu'elle aie été créée à cause des Hommes. Ca, ça m'embête franchement. M'enfin, j'suppose que j'dois faire avec, par le marteau d'Ael'Nazdan ! Alors, au travail, par Folen'haïs !
*jette un œil à la bourse que le Vampire tient toujours depuis le début, bien en évidence. sourit.*
J'vois qu'vot'bourse est bien garnie, et v'z'avez dit qu'mon prix s'rait l'vôtre, pas vrai ? Alors, vu qu'c'est un peu particulier c'que vous m'demandez et pis qu'j'aime pas trop votre attitude, soit dit en passant, en ami, par Shar, ça fera donc... Vingt mille pièces d'or ! Plus cinq mille pour les matériaux ! J'sais qu'vous pouvez vous permettre ça, et c'est pas exorbitant, un peu cher, peut-être, mais pas excessif, croyez-moi ! Mais...
y a encore aut'chose : quels matériaux vous voulez ? j'ai bien mon idée, naturellement, mais l'client est roi, alors j'vous écoute !